Une autre ville italienne annonce se débarrasser de MS Windows

La ville d’Udine (au nord-est de l’Italie) va migrer sa suite bureautique vers OpenOffice et va probablement se débarrasser de Microsoft y compris au niveau du système d’exploitation.

L’article qui suit est une traduction personnelle d’une nouvelle parue en Anglais sur ZDNet, en septembre 2014.


S’il y a une chose qui obsède les gouvernements locaux fortement touchés par la récession en Italie, c’est de couper dans les coûts. Une solution parmi d’autres pour atteindre ce but serait de remplacer les produits Microsoft par des logiciels open source.

La dernière d’une très longue liste de villes italiennes à faire cette transition est la ville d’Udine, une agglomération de 100’000 habitants dans le nord-est de l’Italie. La municipalité a récemment annoncé qu’un processus démarrerait à la fin 2014, destiné à désigner OpenOffice comme la suite bureautique par défaut sur chacun de ses 900 ordinateurs.

La ville indique que ce changement va permettre d’économiser environ 400€ sur le coût des licences pour chaque machine, soit un total de 360’000€. La migration va démarrer avec 80 nouveaux PC qui, selon le budget 2014, devront être achetés en décembre.

La migration se poursuivra lorsque les vieux PC avec Microsoft Office seront progressivement sortis du parc et remplacés par la nouvelle suite OpenOffice.

L’économie financière n’est cependant pas le seul et unique but de l’opération. Le cas des mise-à-jours régulières en est un autre. En effet, comme le dit Gabriele Giacomini, conseiller en innovation et en développement économique pour la municipalité d’Udine, « Certains de nos PCs sont bloqués avec des logiciels plutôt anciens, comme Office 2000 (qui n’est plus maintenu), ceci par manque de ressources pour les mettre à jour. »

« En remplaçant ces logiciels par leur équivalent open source, nous avons l’opportunité de permettre à nos employés de travailler avec les dernières versions de la suite. »

Pour une transition fluide, la municipalité est en train de planifier des sessions de formation pour les premiers employés touchés par ce changement, ceci à l’aide de séquences vidéo pour expliquer les différences principales entre l’ancienne et la nouvelle suite. « Nous pensons que nous pourrons réaliser les formations avec les ressources internes, ce qui n’ajoutera pas de coûts additionnels à l’organisation », ajoute Gabriele Giacomini.

La municipalité espère que la transition sera plus aisée par le fait qu’OpenOffice est déjà installé sur chaque PC depuis des années et que beaucoup d’employés l’utilisent déjà à la maison. De plus, le logiciel de gestion pour les délibérations du conseil sera lié au traitement de texte d’OpenOffice et non à Microsoft Word.

« Ainsi, environ 400 employés utilisant cette application de gestion seront incités à se familiariser avec le traitement de texte d’OpenOffice quand ils devront éditer les fichiers des délibérations, ce qui facilitera l’abandon de la suite de Microsoft », mentionne Antonio Scaramuzzi, le président de la ville d’Udine.

« Bien qu’il n’y ait pas de calendrier fixe pour la fin du projet, il est sur les rails et la barre sera placée encore plus haut pour 2015. En effet, l’année prochaine, la ville planifie de tester des ordinateurs complètement open source avec Linux comme système d’exploitation.

« C’est quelque chose que nous avons essayé par le passé, mais nous avions trop d’applications propriétaires qui ne tournaient pas sous Linux et nous avions dû abandonner cette idée », ajoute Antonio Scaramuzzi. « Maintenant, il semble que ce soit tout à fait envisageable ce qui pourrait nous amener plus loin dans l’utilisation des logiciels libres. »

Dans l’intervalle, la municipalité d’Udine pourrait prêter attention à la situation de Turin qui a juste annoncé ses plans de remplacer Microsoft XP par Ubuntu.

Concernant les gouvernements locaux, l’Italie contemporaine ne manque pas d’exemples positifs ces derniers mois en matière de remplacement des produits Microsoft au profit des logiciels libres. Parmi ceux-ci, la province du sud-Tyrol, les provinces de Pérouse et de Terni ainsi que la région d’Ombrie.


On constate à nouveau que les monopoles extrêmes, comme celui de Microsoft, empêchent en temps normal les gouvernements de prendre des décisions rationnelles. Lorsque la récession force ces gouvernements à trouver des solutions innovantes pour réduire les coûts fixes, le remplacement des logiciels propriétaires par des logiciels libres se révèle souvent profitable.

L’économie financière n’est pas forcément l’argument principal, d’autant plus que des frais supplémentaires doivent être consentis, notamment pour gérer la transition du service informatique. Les avantages principaux sont plutôt à chercher dans l’inter-opérabilité des logiciels, l’indépendance et la possibilité d’adaptations réalisées localement. Plutôt que de voir des milliers d’euros partir à l’autre bout du monde sous la forme de licences, il est souvent préférable de réinvestir cet argent dans les ressources humaines internes à l’organisation où dans les PME locales de services informatiques.

Voir un autre post sur ce sujet: L’Italie favorise les logiciels libres dans son administration.

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