Les outils libres permettent la photo professionnelle

Voici une traduction personnelle de l’article Open source tools enable professional photography, paru récemment en anglais sur le site opensource.com. Il fait le point sur un marché verrouillé par des applications privatives perçues comme incontournables depuis de nombreuses années. Il a pour mérite de casser le mythe comme quoi seule la suite d’Adobe a le niveau requis pour réaliser de la photographie professionnelle. De plus, l’article relève que le modèle libre permet bien plus facilement l’émergence de nouvelles fonctionnalités et de nouveaux logiciels innovants.

Note du traducteur : par convention et par respect pour travail de la Free Software Foundation, j’ai pris le parti de traduire Linux systems par systèmes GNU/Linux, même si la particule GNU n’était explicitement pas présente dans le texte original. Cela m’amène également à plutôt employer le terme de logiciels libres plutôt que d’open source, et pas uniquement par volonté de chasser tous les termes anglophones dans le texte traduit. Nous le savons[1], ces deux termes utilisés en français (libre et open source) recouvrent des courants de pensées assez différents. Le présent texte s’applique tout à fait à la pensée libre, mais il comporte de fait un biais de traduction tout à fait assumé. Je vous encourage à consulter le texte original pour vous faire votre propre idée.


Avoir un appareil photo cher et Photoshop ne va pas forcément vous transformer en un photographe professionnel

Je ne suis pas sûr de la source originale de cette citation mais je l’ai entendue d’un de mes professeurs au collège. Alors que la plupart se focalise sur la partie « appareil photo cher » de la citation, je préfère m’intéresser à la partie sur « Photoshop ». Historiquement, le sujet du traitement photographique sur un ordinateur fait penser au Macintosh ou à des systèmes Apple. Cependant, à travers le temps, le système Windows est devenu au moins aussi capable dans l’esprit des gens.

Avec la domination actuelle de Photoshop et de Lightroom, la plupart des gens se moquent de l’idée comme quoi un traitement photo professionnel pourrait se faire sur une autre plate-forme que Windows ou Mac. La magnifique ironie est qu’il y a en fait plus d’options disponibles en libre pour nous sur nos systèmes GNU/Linux. Le paysage logiciel sur Windows ou Mac est tellement dominé par Photoshop et Lightroom qu’il n’y a guère d’autres alternatives sur ces systèmes d’exploitation. Nous connaissons un chemin plus efficace – la voie du libre – et ceci est un nouvel exemple démontrant comment les logiciels libres mènent à plus de richesses fonctionnelles et d’innovations.

Je trouve triste que la plupart des personnes ne réalisent pas la richesse des fonctionnalités proposées pour le traitement photo sous GNU/Linux. Alors que la plupart des gens connaissent GIMP, leur connaissance au-delà est plutôt limitée. De manière surprenante, on constate que la photo professionnelle sous GNU/Linux représente une opportunité commerciale si intéressante qu’il y a même des logiciels privatifs qui sont développés et vendus sur cette plate-forme.

La possibilité de travailler avec des fichiers RAW depuis un appareil photo est un critère de choix pour les professionnels et les amateurs avertis. Alors que cette fonction semble être cantonnée à une niche spécifique mineure, la philosophie libre lui a permis de créer de nombreuses innovations particulièrement riches. Darktable, Lightzone, Shotwell, RawTherapee, digiKam, Photivo, UFRaw et Fotoxx sont quelques unes des solutions libres parmi lesquelles un utilisateur de GNU/Linux peut faire son choix.

On rencontre la même histoire lorsqu’on se penche sur d’autres outils dans ce contexte : éditeurs graphiques, visualiseurs d’images, gestion d’images, etc. L’état d’esprit libre nous a en effet offert toute une multitude de logiciels destinés à remplir les besoins de chacun. Au lieu d’être pieds et poings liés par les choix qu’Adobe a fait pour nous, nous ne nous limitons pas uniquement à pouvoir choisir l’outil qui remplit le mieux notre besoin, mais nous pouvons surtout activement prendre part au développement de ces solutions.

Elles ne se limitent d’ailleurs pas qu’aux éditeurs RAW. Les outils libres sont disponibles à toutes les étapes le long du processus de traitement photographique. Depuis l’import des photos depuis votre appareil en utilisant des logiciels comme Rapid Photo Downloader ou incron, jusqu’à l’édition RAW, en passant par le traitement via GIMP et la gestion des albums avec digiKam ou F-Spot, les options foisonnent. N’en choisissez pas qu’une seule ; prenez conscience des avantages que le libre nous offre et testez les toutes ! Découvrez quelles sont les fonctionnalités que vous aimez et que vous pensez utiles. Encouragez les développeurs à poursuivre leur tâche !

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Cet article rappelle ainsi que le modèle du libre permet de débloquer plus facilement les innovations et de proposer des outils accessibles à tous et pensés pour satisfaire les besoins des utilisateurs. Ils sont en outre dépourvus d’une des plus grande tare de la suite d’Adobe, à savoir le format privatif des fichiers de données ainsi que le modèle de souscription, ce qui permet accessoirement à la firme de rendre ses clients captifs et dépendants de ses produits.


Références

  1. L’article suivant, sur gnu.org, explique globalement quelles sont les différences entre ces deux courants de pensées : http://www.gnu.org/philosophy/free-software-for-freedom.fr.html. Le présent site défend clairement la position « libriste » du mouvement, mettant en exergue l’éthique et la liberté de l’utilisateur, plutôt que la seule supériorité technique et organisationnelle des logiciels open source. Plus d’informations sur le modèle libre et les licences libres sur la page dédiée de ce blog.

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