GAFAM et NATU, qu’est-ce donc ?

Dans ce blog, nous abordons de plus en plus la problématique liée à la protection de la sphère privée, à la neutralité du net et à l’éthique dans le monde numérique. Très naturellement, nous avons abordé les risques majeurs que font planer les GAFAM sur internet. Pour une séance de rattrapage, vous pouvez déjà lire l’article « Dé-GAFAMisons » internet ainsi que celui présentant la nouvelle plate-forme WordPress pour ll-dd.ch, dans lequel je présentais une vidéo humoristique très pédagogique sur le sujet. Dans cet article ici présent, on rajoute une couche avec un nouvel acronyme : les NATU. Le tout est très bien expliqué dans une séquence radiophonique estampillée RCF (Radios Chrétiennes Francophones, un réseau de 63 radios locales) et Econum « Numérique et durable » (une société de conseil spécialisée sur la transformation numérique de l’économie,  du travail, de la culture, de l’enseignement et des médias).

Les GAFAM et les NATU expliqués en 7 minutes

En quoi ces monstres posent-ils problème ?

Même si ces entreprises se ressemblent sous certains aspects, il existe des différences dans leurs modes de fonctionnement. Certains GAFAM vendent ou distribuent des produits manufacturés (comme Apple ou Amazon) ou des logiciels privatifs (Microsoft) tandis que d’autres se cantonnent aux services en ligne dématérialisés et très souvent gratuits (Facebook, Google). Pour ce qui est des nouveaux venus sous l’appellation NATU, tous ne sont pas à mettre dans le même panier (Tesla notamment).

Quoi qu’il en soit, ces titans monopolisent de plus en plus le pouvoir numérique et que cela représente en soi un risque majeur. De plus, certaines de ces sociétés brouillent les pistes et instaurent un climat de confiance vis-à-vis des consommateurs, notamment par le biais de campagnes publicitaires indirectes. On ne voit pas forcément des affiches en format mondial faisant la promotion de Gmail, de Facebook ou encore de Uber. Ces géants n’en ont plus besoin. Ils sont parvenus à transformer une bonne partie de la population mondiale en agents prescripteurs de leurs produits. On parle d’eux dans les réseaux sociaux et dans les médias traditionnels, et que ce soit en bien ou en mal, la communication passe et fait son effet. Ils sont dorénavant incontournables et omniprésents.

Nous le savons également, le modèle économique de ces acteurs (à l’exception peut-être de Tesla) n’est clairement pas basé sur l’économie du partage, comme on le dit souvent de manière abusive, mais bien dans l’accaparement de richesses soit par une déresponsabilisation sociale vis-à-vis du personnel (comme pour Uber), soit en ponctionnant des millions d’individus par des micro-payements invisibles, soit par les données personnelles des internautes revendues a des acteurs publicitaires aux dents longues ou à des États en mal de surveillance. L’éthique n’est clairement pas au centre du modèle d’affaire.

Ce qui crée également la confusion, c’est le rapport entre ces entreprises et les logiciels libres. En fait, pour la plupart, ce sont des fervents défenseurs de l’open source et ils ont contribué massivement à de nombreux projets (notamment Google et Facebook). Et je dis bien open source, pas logiciels libres. Ils ont bien compris que ce modèle de développement était bien plus efficace et économique que le modèle traditionnel frappé du seau du secret et verrouillé par des licences privatives. Même Microsoft, autrefois adversaire inconditionnel de Linux, s’est finalement rallié à sa cause pour avoir une chance de rivaliser avec ses concurrents, notamment dans le domaine du cloud.

C’est bien cela qui distingue les logiciels libres des logiciels open source : l’intention et l’éthique. On peut ainsi dire que l’open source est un outil de développement prodigieux, avec lequel on peut faire tout et n’importe quoi. Les logiciels libres sont eux porteurs de valeurs et s’intéressent davantage à l’utilisateur-citoyen qu’au logiciel lui-même.


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Logiciels Durables / Logiciels Libres et Développement Durable

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