Cyberaddiction et GAFAM : ne confondons pas tout !

La cyberaddiction est un sujet sérieux. Une fois n’est pas coutume, nous allons l’aborder sous un angle humoristique avec un sketch des deux Vincents dans l’émission de la RTS bien connue des Romands : 120 secondes. Ensuite, nous creuserons le sujet et nous verrons que les médias mélangent souvent des problématiques spécifiques, comme la critique des géants d’internet d’une part et l’addiction aux écrans et à l’information en continu d’autre part. Nous verrons enfin comment les logiciels libres se positionnent dans ce contexte relativement complexe.

Mais tout de suite, place à 120 secondes, diffusée le vendredi 26 octobre 2018 :

 

Dans l’introduction, les faits sont brièvement rappelés ainsi que les conséquences de la cyberaddiction, comme l’isolement social. Le site socialcooling.fr (issus d’un site anglo-saxon, traduit par Framasoft) va plus loin et présente la thèse du refroidissement social provoqué par la sur-consommation et la sur-utilisation des données personnelles dans le monde numérique.

Addiction aux écrans, à l’information en continu, isolement social, etc. Quels sont les liens avec les GAFAM et affiliés ? On le voit bien dans le sketch de 120 secondes, tous les services mentionnés proviennent des GAFAM et sont « gratuits » . Sont-ils les seuls responsables ? Et c’est là que le sujet se complexifie. Nous sommes face à deux problématiques, interdépendantes certes, mais différentes.

Dans la perspective de la transition numérique, nous devons être attentifs à ces deux problématiques séparément.

  • L’addiction aux écrans et à l’information en continu est nuisible aux individus qui sont touchés, mais également à la société dans son ensemble. La personne perd progressivement son esprit critique et passe le plus clair de son temps à avaler des tonnes informations inutiles qu’elle va rapidement oublier, mais qui la rend fondamentalement inactive dans sa vie sociale de citoyen. Il s’agit d’un bruit de fond permanent qui permet de combler un silence devenu insupportable, de réduire le sentiment de frustration et d’éviter de devoir penser aux problèmes réels de la vie et de la société.
  • Les GAFAM exploitent clairement ce phénomène, notamment avec l’économie de l’attention et leur volonté de garder les individus le plus longtemps accrochés à leur plateforme, pour leur faire passer des messages publicitaires ou leur soutirer toute une série d’informations personnelles.

La transition numérique ne demande bien sûr pas l’abolition de toutes solutions de type cloud, réseaux sociaux ou outils participatifs. Elle promeut un nouvel écosystème plus respectueux des usagers, basé sur des solutions libres et transparentes, comme le propose le projet CHATONS.

L’addiction aux écrans et à l’information en continu peut donc tout à fait être présente avec des outils éthiques et libres (bien que dans des proportions réduites). Ces deux problématiques interdépendantes doivent donc être combattues de manière distincte.

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