Amnesty international prend position contre les GAFAM

Le capitalisme de surveillance a vu le jour sur les décombres de l’explosion de la bulle internet en 2001 et c’est bien Google qui l’a inventé, ne serait-ce que pour survivre et monétiser ses services gratuits.

De 2001 à 2013, le ragoût du capitalisme de surveillance mijote tranquillement dans sa marmite. Des transformations colossales ont lieu sous le couvercle et de nombreuses licornes comme Facebook, viennent rejoindre Google dans l’opacité silencieuse de la cuissons lente.

En 2013, Edward Snowden soulève le couvercle, et c’est le pot-aux-roses. Le délicieux fumet aux arômes d’innovations technologiques et de modèles disruptifs n’était qu’une mascarade. Les relents de viande avariée ne peuvent désormais plus être dissimulés : il y a collusion entre les organismes de surveillance étatiques et les GAFAM, ces solides entreprises autrefois adulées qui usent et abusent de la crédulité des gens et la transforment comme par magie en rendements économiques astronomiques.

C’est aussi en 2013 qu’est fondée la société britannique Cambridge Analytica. Passant entre les gouttes de l’affaire Snowden, cette entreprise prend de l’ampleur dans un nouveau marché, celui de la manipulation de masse, grâce au big data et aux GAFAM.

En 2014, l’association française Framasoft prend le taureau par les cornes et lance la campagne « Dégooglisons internet » , Google n’étant bien sûr pas le seul visé. Framasoft n’est pas la seule organisation à réagir, mais le rapport de force disproportionné ne permet pas à ces gaulois de se faire entendre.

En 2016, Cambridge Analytica est au sommet de son art en s’immisçant notamment dans les élections étasuniennes et dans la votation du Brexit. Peu de temps après, cette jeune pousse prometteuse mange la poussière, battue à mort par la vindicte populaire (et juridique)… pour renaître de ses cendres quelques mois plus tard sous le nom d’Emerdata Limited.

C’est à cette période à peu près que le terme de capitalisme de surveillance apparaît, et derrière, le nom peu connu de Shoshana Zuboff.

La résistance s’organise peu à peu et en 2019 sort le livre de référence sur ce modèle économique d’un genre nouveau, par la même Shoshana Zuboff : The Age of Surveillance Capitalism: The Fight for a Human Future at the New Frontier of Power . Pas si nouveau que ça finalement, 18 ans après son émergence.

En Suisse, la Revue Durable sort un numéro spécialement dédié à cette tendance et la relie de manière inédite à l’environnement. La transition écologie est ainsi impossible dans un contexte de capitalisme de surveillance.

En novembre 2019, Amnesty International sort du bois avec un rapport courageux intitulé : La surveillance intrusive exercée par Facebook et Google : un danger sans précédent pour les droits humains.

La lutte est inégale, c’est bien clair. Mais on sent comme un vent de révolte qui fait du bien.

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