Les logiciels libres dans l’économie

Une des caractéristique des logiciels libres est qu’ils sont souvent gratuits [1]. Cela signifie qu’on peut les télécharger sans avoir à s’acquitter d’une licence d’utilisation onéreuse. Comment peut-on parler d’une économie des logiciels libres si le marché est basé sur des produits globalement gratuits ? Et comment vivent les développeurs de logiciels libres ?

Richesse de l’offre actuelle

Le modèle économique des logiciels libres ne pourrait pas fonctionner sans l’extraordinaire base d’applications libres existantes et disponibles. C’est notamment grâce au projet visionnaire GNU [2], initié par Richard Stallman, sur lequel est venu se greffer un noyau ingénieux, cœur du système d’exploitation, développé par un informaticien nommé Linus Torvald [3]. On compte à l’heure actuelle plusieurs dizaines de milliers de logiciels libres couvrant globalement tous les besoins de notre société.

Un maître-mot : le service

Le cœur de ce modèle est basé sur le service rendu aux clients. Le logiciel libre est un « bien commun », appartenant à tous. Ses acteurs gravitent autour en proposant des services rétribués ou gratuits.

Acteurs du modèle libre

  • La communauté du libre représente probablement le plus grand nombre d’individus (citoyens lambda) participant de près ou de loin à l’enrichissement des logiciels libres, soit par du développement, des tests, des traductions, des propositions de nouvelles fonctionnalités, de la documentation, etc… La grande majorité des prestations offertes par la communauté est bénévole.
  • Des entreprises privées ou PME spécialisées, comme par exemple Red Hat ou Novell, proposent des logiciels libres assortis de prestations payantes de support, du conseil ou encore des développements ad hoc.
  • Des écoles, ou des universités sont également impliquées dans des projets de développement de logiciels libres, que ce soit pour des besoins purement pédagogiques ou de recherche. Ces institution investissent du temps de travail (étudiants, professeurs,…) et mettent à disposition du matériel, donc de l’argent. Le fruit de ce travail devient ainsi disponible pour tous.
  • Des entreprises privées ou des institutions (états, ONG, PME,…) font appel à des entreprises spécialisées pour des prestations de support ou pour le développement de logiciels ou de fonctionnalités particulières. Il s’agit ici de services rémunérés.
    Ces organisations développent également en interne des logiciels libres « maison » qui pourront être utilisés par d’autres.

Réciprocité

Le modèle fonctionne en partie sans flux monétaire. Chaque acteur investissant gracieusement son temps dans un projet libre attend une forme de réciprocité, sans qu’elle soit directement attachée à la prestation qu’il vient de fournir. Il pourra cependant bénéficier ultérieurement d’autres ajouts ou améliorations sans avoir à payer quoi que ce soit.

Coûts

Dans le monde de l’entreprise, le fait de ne pas avoir à payer une licence pour tester, installer et utiliser un logiciel libre n’est en général pas le premier argument. Pour de gros projets informatiques, le coût final n’est souvent guère plus bas mais la structure des coûts est bien différentes. Plutôt que de payer d’énormes sommes d’argent à de grands groupes localisés à l’autre bout du monde, les organisations qui investissent dans le libre font appel à de petites structures locales (PME) ou internalisent les compétences et les ressources, ce qui les rend en général plus agiles face aux changements du contexte économique.

Exemples de logiciels libres pour les entreprises

  • Zimbra, OpenXchange, Zarafa (application de groupware, mail, travail collaboratif);
  • Asterisk (centrale téléphonique);
  • OpenERP, Compiere (ERP complet – finance, CRM, achats, transports, production, gestion des stocks,…);
  • Pentaho (business intelligence, reporting, statistiques);
  • LibreOffice (suite bureautique complète);
  • Drupal, WordPress, Joomla (Content Management System – site web dynamique complet, blog, forum,…);
  • GLPI (Inventaire de parc informatique);
  • MySQL, PosgreSQL (base de données);
  • SUSE Linux Entreprise, Redhat Entreprise, Debian (systèmes serveurs d’entreprise);

L’ERP, système central de gestion dans l’entreprise

L’ERP représente une forme d’aboutissement dans l’informatique de l’entreprise. Toutes les fonctions habituelles sont prises en charge par ce progiciel intégré construit sur une seule base de données et utilisant des référentiels communs à tous les modules. Les ERP libres font partie intégrante de l’offre actuelle et représentent une excellente opportunité en matière d’économies de coûts, d’indépendance et de flexibilité [4].

La parole à un spécialiste

Fabien Pinckaers, CEO OpenERP, explique comment fonctionne son entreprise et pourquoi le modèle libre est un gage de qualité [5].


Références

  1. Il faut préciser que la gratuité d’un logiciel libre n’est pas sa caractéristique principale, d’autant plus qu’on trouve parfois des logiciels libres payants. Ce qu’un logiciel libre doit absolument garantir est le respect des 4 libertés fondamentales.
  2. Projet GNU, « GNU is not Unix », site web : http://www.gnu.org/
  3. Art. « Linus Torvald, wikipedia » : http://fr.wikipedia.org/wiki/Linus_Torvalds
  4. Conférence « Le libre en entreprise : l’exemple d’OpenERP » : http://vimeo.com/32290369
  5. Interview de AWT TV (Belgique) : http://www.awt.be/web/ebu/index.aspx?page=ebu,fr,tem,005,001


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